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Norme halal : des organisations musulmanes se mobilisent pour une norme indépendante

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viande halal
© Mariem Guerch

Viande au détail chez le boucher musulman ou dans la grande distribution, viande servie dans la restauration halal, le marché du halal – entendre “de la viande halal” — est depuis toujours un immense marché de dupes.

Voilà des années que des professionnels commercialisent sciemment de la viande qui n’est en rien conforme avec les principes qui régissent le halal selon l’islam. La fraude est si généralisée qu’en dehors des organismes de certification et de contrôles employant leurs propres contrôleurs il n’est plus possible de faire confiance aux sociétés du secteur.

La norme halal selon l’AFNOR (et les industriels)

Pour assainir le marché, recourir à une norme unique qui s’imposerait à tous serait la solution, pense-t-on légitimement. Rien de plus évident, en théorie, en théorie seulement.

Courant 2007, l’AFNOR (Association française de normalisation) élabora une étude de faisabilité visant à émettre une norme française pour le halal, préalable à des travaux entre les autorités et les acteurs du halal.

Lire – Fini les magouilles : l’Afnor plancherait sur une marque Norme Française (NF) halal

Ce devait être une bonne nouvelle pour les consommateurs. Ils allaient enfin disposer d’un cadre réglementaire qui leur permettrait de faire valoir leurs droits face aux pratiques frauduleuses des acteurs du faux halal. C’était sans compter la participation de ces derniers dans l’élaboration de ladite norme halal de l’AFNOR.

Lire – Norme halal : l’inacceptable lobby industriel

C’est ainsi que pendant des années un groupe de travail, composé entre autres de ceux-là mêmes qui ne respectent pas les règles du halal, a travaillé à élaborer une norme visant in fine à rendre halal le faux halal. Les industriels présents entendaient bien légaliser ce que tout musulman, au regard des textes, considère comme relevant de la fraude.

Neuf ans plus tard, rien n’est sorti de ces longues discussions à l’AFNOR. Il faut paradoxalement s’en réjouir tant les pressions des industriels pour imposer leur halal vérolé furent importantes.

La charte halal remise au goût du jour

Aujourd’hui, le besoin de déterminer une norme halal demeure intact. Le faux halal est toujours aussi massivement présent et les consommateurs toujours autant perdus. C’est pourquoi un nouvel appel est lancé.

Cet appel “pour la reconnaissance de la norme halal établie exclusivement par la communauté musulmane et excluant tout type d’assommage/étourdissement avant ou après l’abattage” vient d’être lancé par plusieurs acteurs du halal, regroupant des “musulmans experts du halal représentant le culte, les associations musulmanes de consommateurs, des organismes de certification et certains professionnels musulmans”.

Un groupe de travail indépendant

Cet appel à élaborer une norme halal indépendante est lancé par un groupe de travail composé du CFCM, de la grande mosquée de Lyon, des certificateurs AVS et Halal Services, de la société Sirat et les deux associations de consommateurs musulmans : ASIDCOM et l’UFCM.

Ce nouveau groupe estime d’une part que “seuls les acteurs musulmans experts du halal (responsables religieux, certificateurs, organisations de consommateurs, opérateurs économiques, scientifiques) sont légitimes à définir une charte halal répondant à la fois aux exigences de la norme religieuse, de l’éthique musulmane et des conditions de l’abattage industriel” ; et constate d’autre part “l’illégitimité et l’incompatibilité des tentatives de normalisations séculières du halal, initiées par des organismes para-étatiques tels l’AFNOR ou européens tels le CEN (Comité européen de normalisation”.

Ainsi, ces acteurs du halal ont décidé de reprendre les travaux sur la charte halal élaborée voilà quelques années par le CFCM.

Lire – Charte halal : le CFCM sort de son silence

Ajoutons que tous ont approuvé cette charte, qui constitue selon eux un référentiel clair qui définit sans ambiguïté “l’abattage rituel musulman, ses conditions et ses règles éthiques, en excluant tout type d’assommage/étourdissement avant ou après la saignée”.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’association ASIDCOM en cliquant sur le lien suivant : Asidcom.

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Halal : Islamondial se convertit au sans gluten

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islamondial

“Mangez moins mangez mieux”, c’est le slogan d’Islamondial, société spécialisée dans la charcuterie et la viande halal.

Au-delà des mots, ce qui ne pourrait être qu’un slogan rejoint un peu plus la réalité en ce début d’année 2017 avec une annonce publiée la semaine dernière sur Twitter : les produits Islamondial sont désormais tous sans gluten.

“Nous avons le plaisir de vous informer que l’ensemble de nos produits sont dorénavant sans gluten.”

Pour rappel, le gluten est un ensemble de protéines que l’on trouve dans certaines céréales comme le blé, le seigle ou encore l’orge. Selon le journaliste scientifique Thierry Souccar, 1 % de la population est allergique au blé et souffre de la maladie coeliaque (dite autrefois “intolérance au gluten”) et 5 à 10 % présentent une sensibilité au gluten. En France, ce serait ainsi plus de 7 millions de personnes qui seraient concernées.

Pour en savoir plus – Le gluten, qu’est-ce que c’est ?

En 2015, Islamondial renonçait à la viande séparée mécaniquement (VSM) dans son saucisson et annonçait un tournant qualitatif de sa production.

Lire – Charcuterie halal : Isla Mondial annonce des saucissons sans VSM. Et une révolution ?

A la prochaine annonce.

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Biolal, l’alliance du bio et du halal en France

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biolal

Publirédactionnel. Biolal est une marque de la société Terres Fermes qui depuis sa création a pour ambition de devenir l’acteur incontournable de l’alliance du bio et du halal dans l’Hexagone.

Les valeurs de Biolal

La marque Biolal est animée par des valeurs-clés :

• La qualité par la sélection des élevages et des races.

• La tradition, qui se traduit par le rituel halal certifié par l’organisme de contrôle et de certification AVS et une approche artisanale s’appuyant sur des gestes ancestraux.

• L’éthique et la proximité, qui s’articulent autour de partenariats avec des éleveurs en agriculture biologique français, engagés pour le respect des animaux et la préservation de nos paysages.

En 2015, Biolal fait une entrée remarquable avec la commercialisation de la première volaille certifiée bio et halal en France. Biolal continuera sur sa lancée avec des gammes complète de différentes viandes, tels que l’agneau, le boeuf, et le veau.

Biolal, une équipe professionnelle proche des éleveurs français

La force de Biolal, c’est tant sa proximité avec ses éleveurs français que le professionnalisme d’une équipe qui s’engage à proposer des produits du terroir sous forme de viande bio issue de l’agriculture raisonnée. Le souci du détail, la maîtrise de la technique, l’amour de la ruralité et de son potentiel gustatif sont autant d’exigences chères à Biolal.

angus halal
Vaches de race Angus

Toujours dans sa dynamique d’innovation, Biolal est la première marque à proposer de l’angus bio et halal. Cette race bovine réputée, même si encore peu connue en France, offre une viande finement persillée, tendre et pauvre en cholestérol.

Les bovins que nous proposons sont élevés en plein air, suivant les méthodes traditionnelles. L’herbe tendre et riche des plaines françaises donne à leur chair une grande finesse de grain et une saveur incomparable. Nos viandes respectent ainsi un équilibre entre gras et faible teneur en collagène. Biolal met un point d’honneur à sélectionner des élevages à taille humaine et à entretenir des rapports directs avec les éleveurs.

Une boutique à Lyon et sur Internet

Située à Lyon sur le cours Vitton, au coeur du 6e arrondissement et à deux pas du parc de la Tête d’or, notre première boutique dispose d’un espace Viandes & Épicerie fine. Désireuse de permettre au plus grand nombre d’accéder à une expérience gustative d’exception, Biolal projette d’ouvrir plusieurs autres boutiques sur l’ensemble du territoire français.

biolal halal bio

Biolal, c’est aussi une boutique en ligne où chaque internaute peut d’ores et déjà passer commande. La livraison express en moins de 24h permet d’être livré à domicile partout en France tout en garantissant fraîcheur et qualité.

Rendez-nous visite :
– sur notre site : http://biolal.fr.
– dans notre boutique à Lyon : Biolal – Terres fermes, 81 Cours-Vitton, 69006 LYON. Téléphone : +334 37 48 44 31. Fax : +338 11 65 13 64.

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Halal : vente d’Isla Délice, c’est plié, mais pas (encore) signé !

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isla delice logo

J.-D. Hertzog, patron de la société Zaphir, plus connue pour sa marque de charcuterie et produits carnés halal IslaDelice, a – enfin – réussi à vendre son entreprise.

Lire – Halal : le géant Bigard renonce à s’offrir Isla Délice

28 ans après, Hertzog passe la main

Lancée en 1990 en même temps que la création de Zaphir, Isla Délice est aujourd’hui leader, avec un chiffre d’affaires de quelque 70 millions d’euros en 2017 ; soit très loin devant les outsiders que sont Reghalal, Fleury Michon, Isla Mondial ou encore Oriental Viandes qui affiche depuis peu un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros.

Si depuis près de dix ans il se disait chez les professionnels du halal que J.-D. Hertzog souhaitait vendre sa société, ce dernier a systématiquement nié. En 2010 déjà, Zaphir nous indiquait que cette information était fausse.

Lire – Halal : Nestlé rachètera-t-il Isla Délice ?

Huit ans plus tard, Isla Délice était bien à vendre. Le géant français de la viande Bigard écarté, la décision était attendue avant ce jeudi 12 juillet. Le verdict est tombé en début de semaine : des deux candidats désireux d’acquérir Isla Délice, le fonds d’investissement belge Ergon Capital Partners et la famille Perrodo via son fonds d’investissement Perwyn, c’est le second qui a été retenu.

Perwyn, fonds d’investissement, mais family office

La vente du leader sur le marché est un événement en soi. L’intérêt grandit si l’on s’intéresse au profil de l’acquéreur : Perwyn, nouveau propriétaire à venir d’Isla Délice, est un fonds d’investissement, non un industriel.

Un fonds d’investissement achète une entreprise et en optimise la stratégie, le management, les différents process, afin de la muscler et en booster le chiffre d’affaires pour, généralement à court terme, in fine la revendre et toucher le pactole. A contrario, un industriel a une vision le plus souvent à plus long terme et une expérience réelle du métier.

Bigard qui rachète Isla Délice, c’est une boîte spécialisée dans la viande, et même dans la viande halal, qui poursuit son développement. Perwyn, ce sont des experts financiers, comptables, etc. qui savent gagner et faire de l’argent, pour parler trivialement, mais qui n’y connaissent rien à la viande, et encore moins au marché de la viande halal. Il n’est ainsi pas étonnant que les concurrents se satisfont aujourd’hui de ce que le repreneur soit Perwyn et non Bigard.

Pour autant, Perwyn a la particularité d’être adossé à une famille (on parle de family office). Pour faire simple, ce type de fonds se distingue de ces fonds férocement spéculatifs qui défraient régulièrement la chronique, qui achètent pour revendre le plus rapidement possible. Dans un fonds d’investissement à la Perwyn, la vision se rapproche plus de celle d’un industriel. Mais elle n’est pas celle d’un industriel.

Isla délice étêtée, tout est à (re)faire

Sa société vendue, le patron actuel de Zaphir quittera sous peu l’entreprise qu’il a créée ; le plus vraisemblablement sous 18-24 mois, selon ce qui sera définitivement acté. Perwyn a besoin de lui afin de mener à bien la transition, transmettre et même former son successeur et les éventuels collaborateurs qui l’accompagneront.

C’est là le principal enjeu du nouvel Isla Délice : sans, sinon un Jean-Daniel Hetzog bis, a minima, un dirigeant qui connaît vraiment la cible qu’il adresse, en l’occurrence les consommateurs musulmans, le marché de la viande halal et, last but not least, le terrain, l’entreprise multipliera les erreurs stratégiques et sera tôt ou tard rattrapée par la concurrence, dont le rêve ultime est de prendre sa place.

Il ne suffira en effet pas à Perwynn de trouver un simple dirigeant, tout bardé de diplômes qu’il pourra être, ni même un capitaine d’industrie, fût-il déjà dans l’agro-alimentaire. Le marché des consommateurs musulmans en général, de la viande halal en particulier, a ses spécificités, ses codes, ses ressorts. Ne pas les comprendre, c’est aller droit au mur.

Isla Délice perd son capitaine. Le successeur va devoir tout apprendre, sauf à considérer que Perwyn réussisse à débaucher la perle rare qui allie à la fois les compétences d’un dirigeant de PME et la fine connaissance du marché de la viande halal en France. Il en est bien qui pourrait remplacer J.-D. Hertzog, mais ils sont déjà dirigeants de leur propre entreprise. Et ils attendent avec un vif intérêt le nom du nouveau patron d’Isla Délice. On ne se demandera évidemment pas pourquoi…


Ce fonds d’investissement saura-t-il maintenir Isla Délice à sa place de leader ?
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[Appel à témoins] Mouton de l’aïd : votre boucher vous a trompés, envoyez-nous vos photos

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arnaque mouton aïd

Le montage ci-dessus a été réalisé à partir de deux photographies envoyées par un lecteur et une lectrice d’Al-Kanz.

1– En haut, il s’agit de deux moutons de l’aïd vendus comme moutons français à des habitants du département de la Seine-et-Marne par l’abattoir de Coulommiers.

Lire – Mouton de l’aïd : fraude à l’abattoir de Coulommiers

Comme on le constate sur l’image, sur les carcasses des moutons, le tatouage commence par UK, ce qui trahit l’abattoir de Coulommiers : contrairement à ce qui avait été annoncé à ses clients musulmans, ces moutons provenaient de Grande-Bretagne et non de France. Suite à l’article consacré à cette tromperie, les responsables de l’abattoir ont préféré faire profil bas (outre les photos des carcasses, nous disposions – et disposons toujours – d’éléments accablants, dont une vidéo de l’échange entre les clients trompés et une responsable, très embêtée, avant restitution des carcasses et remboursement intégral).

2– Sur l’image du bas, on découvre une partie de l’étiquette agrafée sur la carcasse d’un agneau, vendu à une famille musulmane de la ville d’Auxerre. Comme on peut le lire sur la photo, l’animal fut abattu en Irlande, le 10 octobre, soit cinq jours avant l’aïd, puis importé par un abattoir appartenant au numéro un de la viande française, Bigard, avant d’être livré à une boucherie halal.

L’étiquette, que le boucher a l’obligation de garder jusqu’à ce que le client récupère sa commande, et le tatouage sur chaque carcasse constituent deux éléments très concrets et à la portée de tous pour débusquer après coup les bouchers malhonnêtes qui trompent leurs clients.

A la veille de l’aïd al-adha, nous avons publié deux articles, suffisamment pédagogiques nous l’espérons, pour vous permettre de vérifier a posteriori si votre mouton est bien un mouton de l’aïd (c’est-à-dire abattu le jour de l’aïd et non avant, après la prière qui a lieu en début de matinée).

Pour le tatouage : Mouton de l’aïd : UK, ES et non FR pour un agneau “français” ? votre boucher vous a roulés.

Pour l’étiquette : Mouton de l’aïd : l’étiquette sur la carcasse vous dira si vous vous êtes fait arnaquer.

L’aïd al-adha, c’était le 21 août en France. Tous ceux qui ont passé commande auprès de leur boucher ont aujourd’hui nécessairement récupéré leur mouton.

Nous lançons un appel à témoins auprès de particuliers et de familles qui ont eu leur mouton le premier jour de l’aïd, soit dès mardi, auprès d’un boucher musulman, d’un abattoir ou d’un hypermarché, afin de recevoir une photo à la fois de l’étiquette (si récupérée aussi avec la carcasse) et à la fois du tatouage. Précisons que si votre mouton vous a été remis et qu’aucun tatouage ne figure dessus, c’est très certainement le signe d’une fraude : on souhaite que vous ne puissiez pas découvrir que l’animal n’a pas été abattu en France.


Nous devons lutter ensemble pour mettre un terme à ces tromperies récurrentes. Témoignez !
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Halal : Mohamed Mellah, récent directeur général d’Isla Mondial, quitte l’entreprise

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islamondial

Moins de six mois après son arrivée à la direction générale de la société Isla Mondial, spécialisée dans la charcuterie halal, Mohamed Mellah quitte ses fonctions. Il remplaçait Karim Acherchour, directeur général à partir de l’été 2013, depuis le premier trimestre 2018.

Sollicités, ni l’intéressé ni le groupe algérien Cevital, dont Isla Mondial est une filiale, n’ont souhaité donner suite à nos questions.

Ce nouveau départ s’inscrit dans un marché de la viande halal qui connaît bien des bouleversements depuis plusieurs mois, dont le plus important est sans nul doute la vente du groupe Ambre Délice, plus connu pour sa la marque leader Isla Délice, au fonds britannique Perwyn, propriété de la famille Perrodo, dixième fortune de France.

Lire – Isla Délice vendue, Perwyn joue gros avec la nomination du prochain dirigeant

Ajoutons, s’agissant d’Isla Délice, que la marque vient tout juste passée officiellement sous le giron de Perwyn, via la société Moon Bidco, plus précisément jeudi 6 septembre. Jean-Daniel Hertzog, le fondateur historique, n’en est donc plus propriétaire.

Ambre delice
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

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Boucherie halal : plus d’une tonne de produits et de viandes avariés découverts à Agde

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boucherie halal viande avariée

Mardi 18 décembre, la préfecture de police du département de l’Hérault (34) a publié sur son compte Twitter des photos prises dans une boucherie halal de la ville d’Agde.

De la viande avariée à même le sol

Les images sont peu ragoûtantes. Le contrôle inopiné effectué le jour-même par trois fonctionnaires de police et un agent de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) a pu mettre au jour plus d’une tonne de produits avariés.

L’établissement, à la fois boucherie halal et épicerie orientale, stockait dans ses frigos et son arrière-boutique des merguez moisis, poulets avariés, viandes d’agneau et de boeuf totalement impropres à la consommation. Dont certaines à même le sol, dans des conditions infectes.

boucherie halal viande avariée

A cela s’ajoutent, précise Le Parisien, “de nombreux produits dont la date de péremption était dépassée : boissons sucrées, produits secs, conserves…”

boucherie halal viande avariée

Le contrôle a pu être déclenché grâce à un client de cette boucherie, située dans la zone industrielle dites “des Sept Fonts”, qui a alerté les autorités, évitant ainsi un drame. L’établissement, qui ne devrait plus ouvrir ses portes, aurait pu en effet faire la une des journaux non pas suite à ce contrôle administratif, mais après la mort d’un enfant, d’une femme enceinte, d’un malade immuno-déprimée, d’un client âgé, soit autant de personnes à risques face à la terrible bactérie Escherichia coli qui, on le sait, raffole de ce type d’environnement.

boucherie halal viande avariée
Poulets moisis estampillés “Mosquée de Paris”

Voilà pourquoi il est urgent d’en finir avec le laxisme ambiant des consommateurs qui se contentent de « faire confiance » à leur boucher musulman. Le marché de la viande halal est totalement vérolé.

Contrôler tous les restaurants et boucheries halal

Il faut appliquer à toutes les boucheries et tous les restaurants halal sans exception le type de contrôles effectués par les organismes de certification Achahada et AVS (A votre service) : non seulement toutes les viandes commercialisées dans ces établissements sont tracées depuis l’abattoir, mais encore jusqu’à trois contrôles inopinés sont réalisés tous les jours par un employé de l’organisme. Tricher est impossible, tant sur le caractère halal que sur la qualité sanitaire des viandes.

Chaque établissement est contrôlé jusqu’à trois fois par jour, à l’improviste.

Avec la visite, d’une à trois fois par jour et sans prévenir, d’un contrôleur indépendant, le boucher ou le restaurateur partenaire d’Achahada ou AVS offre une garantie à ses clients : “vous pouvez venir manger en toute sécurité dans mon établissement. Pas de viande non halal et avariée dans votre assiette ou votre panier.”

Les musulmans doivent se prendre en charge et répliquer ce modèle qui fonctionne sans attendre qu’AVS ou Achahada déploient des équipes dans toute la France.

Mais combien sont-ils à accepter d’agir en ce sens, tant il est aisé de détourner le regard… jusqu’au prochain scandale médiatique ? Alors, on dira son indignation sur les réseaux sociaux : “on ne peut plus faire confiance à personne”, “on ne peut plus rien manger”, “je vais devenir végétarien”, “je dis ‘bismiLlah’ [au nom de Dieu, NdlR] et je mange”, etc. En bref, du bruit et encore du bruit, pour le plus grand plaisir des fraudeurs qui rient de ces consommateurs qu’ils escroquent dans l’impunité la plus totale.


Les consommateurs musulmans ont une grande responsabilité dans la fraude généralisée actuelle.
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Abdülmecid II, dernier calife | une mosquée, lieu d’accueil après un incendie | viande halal avariée| gestion de crise chez Decathlon

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3 mars 1924 : Abdülmecid II,  101e calife de l’islam, contraint à l’exil

Il y a 95 ans, lundi 3 mars 1924, Abdülmecid II,  101e calife de l’islam, était déposé par les forces turques et contraint à l’exil. Le califat musulman était aboli, l’empire Ottoman fit alors place à la Turquie actuelle.

Exilé d’abord en Suisse avec sa famille, le dernier Calife s’éteignit à Paris en France peu de temps avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 23 août 1944, en pleine libération de la capitale française. Il fut néanmoins enterré en terre musulmane, à Médine en Arabie saoudite, dans le célèbre cimetière d’Al-Baqi.

Le site Des Dômes et des Minarets revient sur cette fin bien peu connue des musulmans eux-mêmes.

Pour lire l’article, cliquez sur le lien suivant : 3 mars 1924, abolition du Califat

Des habitants accueillis par la mosquée après un incendie à Barcelone

Mercredi 28 février, deux immeubles du quartier La Bordeta, dans la ville espagnole de Barcelone, ont été ravagés par un incendie.

Evacués par les forces de l’ordre et les pompiers, peu après cinq heures du matin, soixante-dix habitants ont été pris en charge par la mosquée du quartier à l’heure de la première prière de la journée.

Pour lire l’article, cliquez sur le lien suivant : Barcelone : une mosquée ouvre ses portes aux victimes d’un incendie

Viande halal avariée dans trois boucheries du Nord

Mardi dernier, la visite inopinée des services de l’Etat (URSAFF, direction départementale de la protection de la population, douane et policiers) dans trois boucheries halal, situées dans les communes de Flers-en-Escrebieux et Sin-le-Noble (59), a permis de découvrir « entre 1 200 et 1 500 kilos de viande avariée. »

La Voix du Nord, qui rapporte les faits, précise qu’il demeurait un “flou entretenu entre les lots destinés à la consommation animale et celle des hommes”.

Pour lire l’article, cliquez sur le lien suivant : Plus d’une tonne de viande avariée saisie dans trois boucheries hallal

Hijab chez Decathlon, gestion de crise réussie

Directeur conseil senior chez Euros-Agency, Olivier Cimelière tient un blog dans lequel il publie régulièrement des articles particulièrement intéressants dans lesquels il décrypte l’actualité à partir de cas donnés, qui parfois ont défrayé la chronique.

Samedi, le communicant livrait une analyse de la communication de crise de Decathlon qui vient de traverser une tempête islamophobe car l’enseigne a souhaité répondre aux besoins d’une clientèle qui a le tort de vouloir faire du sport tout en observant des prescriptions religieuses, en l’occurrence celles de l’islam.

Pour lire l’article, cliquez sur le lien suivant : Communication de crise du Hijab : Décathlon ne s’est pas voilé la face ! .

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L’abattage halal en Île-de-France représente 0,09 % du volume total d’abattage national

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Il est des hoax, des intox, des fakenews, pour parler comme Donald Trump, qui refont régulièrement surface.

Ce fut le cas la semaine dernière sur Twitter avec l’intox selon laquelle “100 % des abattoirs en Ile-de-France sont halal”, largement partagée, une fois n’est pas coutume, particulièrement par l’extrême droite et autres islamophobes.

Et pourtant ! Interviewée par Vincent Coquaz, journaliste chez Libération, l’association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) rappelle que “l’abattage de gros bovins et de veaux en Ile-de-France représente seulement 0,09 % du volume total d’abattage national“, selon les chiffres de 2018.

Pour d’autres chiffres sur l’abattage rituel, nous vous invitons à lire cet article : Abattage rituel : quelques chiffres à retenir.

S’agissant du factchecking de Checknews, par Vincent Coquaz, cliquez sur le lien suivant pour lire l’article dans son intégralité : Est-ce que tous les abattoirs d’Ile-de-France sont halal, comme l’avance Laurent Alexandre ?

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Rappel de cordons bleus Oriental viandes après une erreur d’étiquetage

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Reghalal listeria
© OpenFoods Facts

Le groupe Auchan, rapporte le magazine 60 millions de consommateurs, a signalé une anomalie sur l’emballage d’un produit de la marque Oriental Viandes.

La date de limite de consommation des produits incriminés n’est pas le “20 février 2023”, mais le “20 février 2020”.

Cette simple coquille suffit à rappeler tout le lot, car le risque d’intoxication alimentaire est réel, si, induit en erreur, on venait à consommer ces cordons bleus d’ores et déjà périmés.

Erreur de date de limite de consommation

Produit : Cordons bleus de dinde
Marque : Oriental Viandes
Code-barres : 3 436 598 133 498
Numéro de lot : 20 030 501
Conditionnement : 1 kg sous atmosphère modifiée
Date limite de consommation (DLC) : 20 février 2023
Numéro d’estampille sanitaire : FR 22.277.004 CE (Beldis)
Motif du rappel : erreur d’inscription de la DLC “20 février 2023” au lieu de “20 février 2020”
Risque : toxi-infection alimentaire
Informations au 06 12 27 49 63

Les produits Oriental Viandes sont certifiés et seulement certifiés halal par l’organisme de certification de la mosquée d’Evry. Ce certificateur n’emploie pas de contrôleurs attitrés présents sur site, de façon indépendante et systématique.

Comme toute société non contrôlée par un organisme extérieur, là encore de façon totalement indépendante et systématique, les partenaires industriels de la mosquée d’Evry appliquent le certificat en toute opacité. Les consommateurs musulmans doivent dès lors croire sur parole que la viande qu’on leur vend est halal.

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Marché du halal : “le confinement ne peut justifier une hausse des prix”

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boucherie halal
© Shutterstock.com

“La crise économique provoquée par le coronavirus pourrait être la plus dévastatrice depuis 150 ans”, titrait début juin le quotidien Le Monde. Nombre d’entreprises traversent en effet une période de turbulences. Parmi elles, les entreprises du marché du halal.

Interviewé par Al-Kanz, Moussa Megaïdes, professionnel de longue date sur le marché du halal et directeur général de l’abattoir de volailles Laguillaumie, revient sur l’impact du confinement sur ce marché.

Al-Kanz : Comment se porte le marché de la viande halal après ces deux mois de confinement ?
Moussa Megaïdes :
Le marché de la viande halal n’est pas monolithique. C’est pourquoi, avant de répondre à cette question, il convient au préalable de distinguer trois secteurs :
– les boucheries traditionnelles,
– les restaurants,
– la grande distribution (Carrefour, Auchan, Casino, etc.).

Le confinement a eu un impact inégal. Il faut rappeler que les métiers de bouche ont pu continuer à exercer contrairement aux restaurateurs qui ont eu l’obligation de fermer boutique.

Ainsi, globalement, les boucheries ont eu un chiffre d’affaires qui a augmenté de 30 %, la grande distribution de 40 %, tandis que les restaurateurs ont vu le leur plonger de 80 %.

Derrière ces chiffres, il y a tout de même une forte disparité. Certains commerçants ont multiplié leur chiffre d’affaires par deux ou trois. D’autres ont très peu gagné. Parmi ceux-là, seuls ceux ayant une bonne trésorerie ont limité la casse.

Al-Kanz : les consommateurs musulmans doivent-ils s’attendre à une hausse des prix de la viande, laquelle permettait aux entreprises de compenser les pertes ?
Moussa Megaïdes :
S’il devait y avoir une hausse des prix de la viande halal, elle serait le fait de profiteurs. Ce ne serait en effet pas justifié. La raison est simple : on ne constate pas de hausses des prix sur le vif, c’est-à-dire les animaux, vivants, vendus par les éleveurs.

Tout au contraire ! Le confinement a eu pour conséquence un excédent de viande et donc d’invendus. Rappelez-vous, en avril les représentants de la filière ovine se plaignaient de ne pouvoir vendre leurs agneaux. Aujourd’hui, une bonne part de cet excédent est écoulé sur le marché du halal.

Al-Kanz : On parle beaucoup de « monde d’après ». Pensez-vous qu’il y aura un monde d’après sur le marché du halal ?
Moussa Megaïdes :
Est-ce qu’il y aura un “après halal” suite à la crise du coronavirus et ce confinement de plusieurs semaines ? Bien entendu, mais probablement pas là où on l’attend. Il y a eu pendant des années le halal (sérieusement) certifié, qui fut longtemps l’exception. Il y a désormais l’autocertifié [le producteur certifie lui-même ses viandes, sans recourir à un organisme tiers, NDLR] qui se généralise à grande vitesse


La certification de la viande halal est désormais chahutée par l’autocertification.
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La fraude sur le marché de la viande halal perdure, mondialement

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fraude au halal en Australi

Halalgate. Le business du faux halal ne fait plus l’actualité. Il serait pour autant bien naïf de croire que le marché de la viande halal s’est assaini. La situation est tout au contraire à certains égards pire que ce qu’elle fut voilà dix ans lorsqu’éclatèrent plusieurs affaires qui défrayèrent la chronique.

Lire
– Herta halal : présence de porc selon un rapport d’analyses

Kenza Halal : du porc dans un saucisson dit « halal »
Socopa, blacklisté par Casino, certifié sans contrôle indépendant par l’ACMIF-mosquée d’Evry
Halal : malgré le porc, la mosquée d’Evry certifie El Saada
Quick « halal » : les mosquées de Paris et d’Evry remplacées par la mosquée de Lyon

Le marché de la viande halal demeure gangréné par des pratiques malhonnêtes. Des industriels opportunistes aux organismes de certification complaisants qui vendent leur certificat sans pour autant contrôler la viande en passant par les bouchers et producteurs qui jurent vendre halal, mais se fournissent en viande non halal.

Cette situation est aggravée par la légèreté et le laxisme de tant de consommateurs musulmans qui sur les réseaux sociaux offrent de la visibilité à des fraudeurs ravis d’être ainsi blanchis. Sans parler de ces comptes spécialisés dans les restaurants halal qui font autorité non pas pour la rigueur de leur publication, mais parce qu’ils rassemblent plusieurs dizaines de milliers d’abonnés : les fraudeurs sont doublement adoubés, d’abord par eux-mêmes – affirmer vendre halal suffit à leurs clients –, ensuite parce que tel et tel compte leur consacrent une publication, le plus souvent sur Instagram.

Cette fraude au halal n’est pas une spécificité française. Dans la vidéo ci-dessous, sous-titrée en français par l’équipe Darifton et compagnie, le site One Path Network revient sur le scandale du faux halal tel qu’il existe en Australie.

Australie ou France, le constat est malheureusement le même. C’est pourquoi nous choisissons de partager cette vidéo aujourd’hui. Elle constitue un bon rappel. Si manger vraiment halal vous importe, regardez et partagez là, tant il est important que les consommateurs musulmans (re)prennent conscience qu’ils sont massivement abusés. Il est grand temps de siffler de nouveau la fin de la récré. Mais cela ne se fera pas sans nous, sans chacun d’entre nous.

Si vous surfez depuis votre mobile et que vous ne voyez pas la vidéo, cliquez sur le lien suivant : La corruption du marché du halal dévoilée.


Si manger vraiment halal vous importe, regardez et partagez cette vidéo.
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Casher et halal désormais disponibles au Parlement britannique

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Manger halal et casher est désormais possible à la cantine du palais de Westminster, suite à la demande formulée par deux députés travaillistes, l’une juive, Charlotte Nichols, l’autre musulmane, Zarah Sultana, et soutenue par une dizaine de parlementaires.

© Charlotte Nichols

Approuvée en 2020, mais retardée du fait de la pandémie de Covid-19, selon le Jewish News, cette mesure s’est concrétisée fin octobre.

Selon le site officiel du Parlement britannique, les plats, casher et halal, sont fournis par une entreprise certifiée et contrôlée par le Beth Din (consistoire) de Londres.

© Charlotte Nichols

Sur Twitter, la député Zarah Sultana s’est félicitée de ce « petit pas pour rendre la politique plus accessible », qui n’est pour l’heure qu’un essai.

Pour les fêtes, Bernard Royal Dauphiné a commercialisé des poulets non halal « certifiées 100 % halal »

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Début décembre, l’association rituelle de la grande mosquée de Lyon (ARGML) se séparait de Bernard Royal Dauphiné (BRD).

L’entrée en vigueur en juillet dernier d’une instruction technique (voir article mentionné ci-dessous) a contraint l’organisme de certification et de contrôle de la mosquée de Lyon et le volailler drômois à mettre un terme à leur partenariat de vingt-cinq ans.

Ne pouvant plus recourir à l’électronarcose selon des paramètres jugés trop faibles par l’Union européenne et refusant d’abandonner cette pratique, BRD n’a pu retenir son certificateur, selon qui les paramètres désormais exigés « tue quasi-systématiquement » les volailles avant même l’abattage ; ce qui rend les bêtes de fait non halal.

Lire – Halal : la mosquée de Lyon se sépare d’un de ses partenaires historiques

BRD n’envisageait pas d’abattage sans électronarcose, l’ARGML pas de volailles mortes avant l’abattage. Le divorce s’imposait.

C’est ainsi que depuis le 3 décembre dernier les poulets et autres chapons sont non seulement abattus en l’absence des habituels contrôles, indépendants et systématiques, des employés de l’ARGML, mais surtout le sont-ils après recours à cette électronarcose qui « tue quasi-systématiquement ».

Contactée par Al-Kanz, BRD nous assure que le sacrifice est toujours manuel, mais élude ce qui pose véritablement problème : après le départ de l’ARGML, l’entreprise a continué à estampiller halal des volailles issues d’abattage qui ne peuvent l’être, au vu du taux de létalité très élevé, cause du départ de l’ARGML.

Le volailler a procédé en connaissance de cause à ces abattages non halal en vue de commercialiser, dans sa « gamme festive 2021 » dindes, chapons et foies de volailles prétendument « 100 % halal ».

Bernard Royal Dauphiné volailles non halal
Cliquez pour agrandir

Ces volailles non halal estampillées halal se sont retrouvées, comme chaque année, dans les rayons de la grande distribution.

Bernard Royal Dauphiné volailles non halalBernard Royal Dauphiné volailles non halal

Expédié le 18 décembre, le chapon « halal », dont voici l’étiquette, abattu la veille ou l’avant-veille, n’est pas halal.

Bernard Royal Dauphiné volailles non halal

Si l’on s’en tient uniquement à ces volailles commercialisées il y a encore quelques jours dans un hypermarché, on constate qu’entre le 3 décembre, départ officiel de l’ARGML, et le 16 ou le 17 décembre, BRD s’est affranchie d’une condition sine qua non du halal : une bête morte avant l’abattage ne peut être déclarée halal. Autrement dit, l’entreprise a commercialisé en connaissance de cause des volailles non halal sous la mention halal.

Et après le 17 décembre ? « La direction du site a reçu un organisme certificateur afin d’étudier la mise en place d’une nouvelle certification halal », nous indique le volailler. Et d’ajouter : « La visite a eu lieu le 15 décembre 2021 et BRD est actuellement en attente d’une réponse de cet organisme. Conscient des interrogations que cette situation peut susciter auprès de ses clients et consommateurs, BRD a pris la décision de temporairement suspendre l’activité halal durant le délai nécessaire à cet organisme pour se prononcer. »

Un organisme certificateur ? La SFCVH-mosquée de Paris ? L’ACMIF-mosquée d’Evry ? Qu’il s’agisse de l’un de ces deux organismes de certification ou encore d’un autre, la certification de volailles mortes avant même l’abattage ne vaudra rien.

L’instruction technique du ministère de l’Agriculture ne permet que l’alternative suivante : soit BRD abandonne le halal, le recours à l’électronarcose étant désormais sans aucun doute totalement incompatible avec les exigences du halal, soit le volailler abandonne cette pratique et renoue, éventuellement, avec l’ARGML. Il n’existe aucune autre solution intermédiaire, sauf à vouloir tromper les consommateurs musulmans à la manière de très nombreux acteurs économiques sur le marché du halal alimentaire.


Bernard Royal Dauphiné a commercialisé volontairement des volailles non halal sous la mention halal.
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Derrière Le Fermier des Vosges, Mourad O. grossiste en viandes, et Abdelhak A., caution champêtre

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La ferme, Fresse-sur-Moselle

1er février 2021. Lancement de la boutique en ligne Le Fermier des Vosges. La promesse est alléchante : les consommateurs musulmans vont pouvoir déguster de la charcuterie halal de première qualité, façonnée dans la plus pure tradition artisanale par un éleveur passionné et son épouse au sein de leur ferme.
Onze mois plus tard, saucissons, jambons de veau et autres bresaolas ont disparu de la page d’accueil du site, la page Facebook a été supprimée, le compte Instagram n’est plus alimenté : nos premières révélations, courant décembre sur les réseaux sociaux, ont semé la panique. Enquête en quatre volets sur l’affaire du Fermier des Vosges.

La fable du fermier éleveur-charcutier-e-commerçant

L’histoire était belle. Un fermier, béret vissé sur la tête, musulman d’origine maghrébine qui a fait le choix de la nature, de la montagne. Révélé à l’Internet musulman en 2013 par le festival de cinéma des Mokhtar Awards, Abdelhak A., éleveur de cinquante-et-un ans, est propriétaire d’une ferme à Fresse-sur-Moselle (88) ; des vaches – de race vosgienne – et des chèvres.

Il fut un temps où le fermier des Vosges, comme on le surnomme, fabriquait quelques kilos de charcuterie artisanale, qu’il vendait localement sous le régime de l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée). Leurson, sa société, n’a pas l’autorisation légale de vendre au-delà du département.

Pourtant, à partir de février dernier, la « charcuterie artisanale depuis 1999 » – dit le slogan de la boutique en ligne – prétendument fabriquée par ce petit éleveur a conquis une clientèle bien au-delà des Vosges.

charcuterie industrielle le Fermier des Vosgescharcuterie industrielle le Fermier des Vosges

Des milliers de consommateurs musulmans à la recherche de viandes de qualité réellement halal et de charcuterie « 100 % artisanale », sans additifs ni autres obscurs ingrédients prisés par les industriels, sont persuadés d’avoir enfin goûté à d’authentiques produits du terroir ; convaincus d’avoir commandé et reçu saucissons, rôtis de canard, salami de boeufs, etc., tous issus directement de la ferme.

Et pourtant aucun des quelque cinquante produits commercialisés par la e-boutique Le Fermier des Vosges n’est fabriqué par Abdelhak A. Rien n’est artisanal, tout ou presque est industriel.

Si le fermier lui-même, sa ferme, ses vaches et ses chèvres existent bien, la belle histoire du fermier des Vosges commercialisant dans une boutique en ligne éponyme une « charcuterie artisanale depuis 1999 », fabriquée par ses soins, est une fable, un mensonge marketing particulièrement lucratif.

Distinguer l’éleveur de la boutique en ligne

Prenez un éleveur vosgien. Surnommez-le « le fermier des Vosges ». Lancez une boutique en ligne que vous appellerez à dessein… « Le Fermier des Vosges ». Ajoutez le slogan « charcuterie artisanale depuis 1999 ». Contactez une vingtaine de comptes Instagram influents. Laissez infuser la confusion entre le fermier des Vosges, l’homme, et Le Fermier des Vosges, le e-commerce. Persuadez-les de faire la promotion des produits fabriqués, dans les larmes et le sang, par un tout-petit fermier qui travaille très dur pour offrir aux consommateurs musulmans de la charcuterie halal de qualité. Vendez !

Voilà la recette qui a permis à deux individus d’encaisser en quelques mois une somme rondelette aux dépens de leurs clients, dont on pourrait certes interroger la naïveté et le laxisme s’agissant notamment de la garantie halal, mais qui, quoi qu’on en pense, sont victimes.

Contrairement à ce que nombre d’entre eux croient encore, derrière le site le Fermier des Vosges, il n’y a en effet pas seulement Abdelhak A., tout à la fois éleveur, fermier, artisan-charcutier, e-commerçant et community manager : le fermier des Vosges n’est pas Le Fermier des Vosges. Pas plus que la boutique en ligne ne serait la vitrine commerciale de l’activité du fermier Abdelhak A., qui, avec l’aide de son épouse, fabriquerait de « la charcuterie artisanale depuis 1999 ».

Derrière l’éleveur, Mourad O., ex-financier

L’éleveur n’est en réalité que la caution, le faire-valoir champêtre et bucolique indispensable à Mourad O., ancien financier reconverti dans la viande « halal », qui en coulisses tire les ficelles. Voyons plutôt.

Commençons par le nom de domaine : lefermierdesvosges.fr. Enregistré le 21 août 2019, il est la propriété de Mourad O. via son entreprise Natur’allies. Bien que « le fermier des Vosges » soit le surnom exclusif de Abdelhak A., ce dernier n’a ni paternité, ni propriété, ni droit de regard sur le nom de domaine.

Point intéressant. Le 20 mars 2021, soit un mois et demi après le lancement de la boutique en ligne, Mourad O. a déposé, à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), « le fermier des Vosges ». Comme pour le nom de domaine, il s’agissait de garder la main sur ce qui devait devenir une marque et d’empêcher Abdelhak A. d’en devenir propriétaire.

Lors d’un entretien téléphonique, Mourad O., qui affirme « tout faire », justifie cette appropriation : il est hors de question de « développer l’image du Fermier des Vosges, de développer quelqu’un, Abdelhak, qui demain s’il y a séparation garde l’image et moi rien ».

La demande fut, logiquement, rejetée en octobre : la locution « le fermier des Vosges » est bien trop générique pour devenir une marque protégée. Elle sera toutefois la raison commerciale d’une entreprise, Naturallies V, « V » pour Vosges (à distinguer de la société Natur’allies), et le nom de la boutique en ligne.

Derrière Naturallies V., il y a d’une part Mourad O., d’autre part Abdelhak A. Le premier est président, le second directeur. Autrement dit, le patron du business Le Fermier des Vosges, c’est bel et bien Mourad O. et non Abdelhak A.

S’il fallait convaincre les plus sceptiques, voici la répartition des parts de la société, telles qu’elles apparaissent dans les statuts de la société : Mourad O. possède 80 % des parts (lesquelles seraient réparties selon un pacte d’actionnaires, nous dira-t-il), Abdelhak 20 %.

En résumé, s’il est bien propriétaire avec son épouse de la ferme sise à Fresse-sur-Moselle, dans le département des Vosges (88), Abdelhak A. n’est pas patron de la société qui gère la boutique en ligne www.lefermierdesvosges.fr. Pas plus qu’il n’en est l’actionnaire majoritaire.

En outre, l’objectif derrière la boutique en ligne Le Fermier des Vosges n’a jamais été de commercialiser les produits fabriqués à la ferme par Abdelhak A. L’agriculteur ne dispose ni des capacités de production pour répondre à la demande de milliers de clients, ni l’autorisation légale, comme dit précédemment, de commercialiser la charcuterie qu’il pourrait être amené à fabriquer sinon localement.

La réalité est la suivante : grossiste en viande, Mourad O. s’est associé avec Abdelhak A., partenaire consentant, pour pouvoir écouler des produits industriels et prétendument halal, vendus par ailleurs à des bouchers, peu regardants. Pierre angulaire de cette entreprise peu orthodoxe, l’image du petit fermier devait convaincre les consommateurs musulmans de casser leur tirelire pour acheter cette charcuterie, qu’ils pensaient saine, halal et artisanale.

De la responsabilité des « influenceuses »

Qui a lancé un commerce en ligne sait combien les premiers temps sont difficiles. Sans la visibilité obtenue grâce au concours d’une vingtaine de comptes Instagram réunissant au total de 2 à 2,5 millions d’abonnés, Le Fermier des Vosges n’aurait jamais pu en quelques semaines convaincre plusieurs milliers d’internautes ni de devenir clients ni de payer le prix fort cette charcuterie prétendument halal et artisanale.

La responsabilité de ces influenceuses* est immense : plutôt que de vérifier et d’exiger un minimum de garanties avant d’inviter leur communauté à foncer tête baissée, ces dernières ont préféré croire sur parole la fable racontée, non sans pathos, par Mourad O.

Cette légèreté est irresponsable, et dangereuse : pour éviter de mettre la puce à l’oreille d’internautes prudents, Mourad O. et Abdelhak A. ont choisi de n’indiquer les ingrédients de leurs produits nulle part. Ni dans la boutique en ligne ni sur les étiquettes. Or, comme nous le verrons dans un prochain article, plusieurs allergènes figurent dans la composition des produits, sans qu’aucun des clients ne l’aient su ; au risque de subir un choc anaphylactique sans pouvoir en identifier l’origine.

Il faudra attendre nos premières publications sur les réseaux sociaux et les deux interviews, la première avec Abdelhak A., la seconde avec Mourad O., d’une durée respectivement de trois et quatre heures, pour que ingrédients et allergènes soient ajoutés sur les fiches produit de la boutique en ligne.

*sur la vingtaine de comptes identifiés, on ne compte qu’un seul homme, qui gère avec sa compagne leur compte commun.


Le Fermier des Vosges : une boutique en ligne lancée pour écouler de la charcuterie industrielle

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Deuxième volet de notre enquête sur l’affaire du Fermier des Vosges. Dans le précédent article, nous vous révélions la réalité derrière cette boutique en ligne, celle d’un grossiste en viandes, Mourad O, qui s’associe avec un agriculteur, Abdelhak A., dont il exploite l’image pour vendre ses produits industriels et dits « halal ».
La manœuvre a fonctionné, puisque pendant dix mois des milliers de particuliers leur ont acheté une charcuterie, qu’ils pensaient saine, halal et artisanale.

Lire – Derrière Le Fermier des Vosges, Mourad O. grossiste en viandes, et Abdelhak A., caution champêtre

Pour écouler ses viandes, Mourad O., le grossiste, a fondé son argumentaire commercial sur le mensonge suivant : la boutique en ligne Le Fermier des Vosges propose des produits fabriqués de façon artisanale par un agriculteur et son épouse dans leur petite ferme.

Rungis, alpha et omega du Fermier des Vosges

Le Fermier des Vosges a séduit des milliers de clients en France et à l’étranger, pour qui il n’était pas seulement question d’acheter de la viande halal.

Le fermier des Vosges versus Le Fermier des Vosges

Attribuer à la boutique le surnom d’Abdelhak A. est l’une des stratégies de Mourad O. pour faire croire à la fable du fermier-éleveur-charcutier-e-commerçant. Lorsque nous écrivons « le fermier des Vosges », minuscule à « fermier », nous évoquons l’agriculteur. En revanche, « Le Fermier des Vosges », majuscule à « Fermier », désigne le e-commerce.
Sur la confusion volontaire entre le surnom de l’éleveur et le nom de la e-boutique, voir le précédent article).

Il s’agissait aussi de soutenir une initiative, celle d’un agriculteur-artisan-charcutier qui n’avait pas ménagé sa peine pour révolutionner la charcuterie halal.

Passer commande sur le site, c’était accéder enfin à des produits carnés « authentiques », artisanaux, vraiment halal, sans additifs ni ingrédients douteux et/ou dangereux, fabriqués localement dans le respect de l’environnement et de l’enseignement prophétique, notamment en termes de bien-être animal.

Soit tout ce que l’on ne trouve pas dans l’industrie agroalimentaire qui inonde nos boucheries, nos assiettes et nos ventres de sa viande toxique et le plus souvent frauduleusement estampillée halal.

Tout cela n’était pourtant qu’illusion. Le cœur de l’activité du Fermier des Vosges n’a jamais été à la ferme, mais à proximité de Rungis, dans le département du Val-de-Marne, où étaient préparés et expédiés les colis. Ce qui explique l’adresse sur l’étiquette du transporteur.

Etiquette d'un colis Chronofresh envoyé par Le Fermier des Vosges

Notons que si certains clients ont pu récupérer leur commande à la ferme, c’est précisément pour entretenir cette illusion : Mourad O., qui gère toujours près de Rungis son autre société, celle spécialisée dans la commercialisation en gros de produits carnés industriels, prenait soin d’envoyer une partie du stock à Fresse-sur-Moselle. A Abdelhak A. ensuite de laisser croire au moment de la remise en main propre qu’il s’agissait de sa production, évidemment artisanale. En réalité, totalement industrielle.

Une charcuterie 100 % industrielle aux antipodes de l’artisanal

Le logo de la boutique est très clair : en passant commande, vous achetez de la « charcuterie artisanale depuis 1999 ».

La réalité est tout autre, comme nous allons le voir, d’abord avec les saucissons, produits stars prétendument fabriqués à la ferme par Abdelhak A.

Ces saucissons proviennent d’une filiale du géant Bigard, leader français de la viande, en l’occurrence Les Salaisons du Mont-Blanc. Sur la photo ci-dessous, tirée du compte Instagram du Fermier des Vosges, on peut lire distinctement le numéro d’agrément sanitaire de cette société, spécialisée dans la charcuterie traditionnelle, c’est-à-dire porcine, et bovine.

Pour vérifier cette information, il vous suffit de faire une recherche sur le site Openfoodfacts à partir de son numéro d’agrément sanitaire, soit « FR 74.042.001 CE ».

Poursuivons avec la bresaola de bœuf Black Angus, que l’on devine sous les saucissons (encadré vert) grâce à une inscription sur l’emballage : « Rigamonti ».

Filiale du groupe brésilien JBS (46 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020), Rigamonti est une société italienne, leader mondial de la bresaola, qui annonce pour 2020 135 millions d’euros de chiffre d’affaires. On est loin de l’atelier artisanal aux productions par définition confidentielles.

Nous pourrions continuer à égrener la liste des fournisseurs du Fermier des Vosges. Mais restons-en là. Retenons simplement que la cinquantaine de produits vendus dans la boutique en ligne proviennent d’entreprises industrielles de France et d’Italie, mais aussi d’Irlande, d’Espagne, des Etats-Unis et d’Australie.

Passons plutôt aux ingrédients utilisés, lesquels révélent le caractère industriel de cette prétendue « charcuterie artisanale depuis 1999 ».

Dissimuler ces ingrédients que les clients ne doivent pas voir

Lors de notre enquête, nous avons pu consulter des dizaines d’étiquettes, grâce d’une part à la collaboration d’un certain nombre de clients, d’autre part aux photos publiées sur les comptes officiels Instagram, Facebook et Twitter de la boutique.

Sur la photo suivante, tirée du compte Instagram du Fermier des Vosges, on constate que les étiquettes des saucissons différent de celles fournies par Les Salaisons du Mont-Blanc (Bigard).

Voyons cela de plus près avec l’image ci-dessous :
– en haut, les saucissons avec l’étiquette d’origine de Bigard,
– en bas, les mêmes saucissons maquillés par Mourad O.

Les informations légales et obligatoires ont disparu au profit d’une étiquette qui ne permet pas aux clients de la boutique de savoir ce qu’ils mangent. Une erreur ? Assurément non.

Les ingrédients ont été volontairement supprimés, à l’exception des quelques produits dont la composition laisse penser qu’ils sortent tout droit d’un petit atelier artisanal.

C’est le cas de la pancetta de bœuf, de la Cecina de León ou encore de la bresaola de bœuf Black Angus. Mais pas du jambon de bœuf braisé, à la composition bien trop chargée pour figurer sur l’étiquette (voir la capture d’écran plus bas). Il convenait d’éviter de mettre la puce à l’oreille d’éventuels clients avertis.

Et pour cause, un coup d’oeil à ce que contient par exemple la bûche du volailler aurait très rapidement permis de lever le lièvre : « lactose, dextrose, antioxydants : érythrobate de sodium (E316), ascorbate de sodium (E301), huile de tournesol, sirop de glucose, dextrose, sucre. Conservateurs : nitrate de potassium (E252) ».

La liste des ingrédients du blanc de poulet braisé aurait pu également immédiatement susciter la suspicion : « blanc de poulet (50 %), eau, fécule, sel, stabilisants (E451, E407, E415, E410), sucre, arômes, arôme de fumée, antioxydant (E316), conservateur (E250) ».

A peu de choses près, tout est à l’avenant.

Il nous faut préciser que l’ajout des ingrédients sur le site Internet, telle que la capture d’écran ci-dessus le montre, fait suite à nos révélations. Tant qu’il a été possible de les dissimuler, ils ont été dissimulés.

Le cas du bacon de veau fumé est à ce titre significatif : « viandes de veau (93 %), dextrose, sel, protéines de blé stabilisants : di-, tri- et polyphosphates gélifiants : carraghénanes, farine de caroube et xanthane, épices, antioxydant : ascorbate de sodium, érythorbate de sodium, arômes (dont lait et lactose), acidifiant : lactate de potassium, conservateur : sel nitrité, sel de Guérande (0,4 %), sirop de glucose. arômes de fumée ».

Une telle composition aurait nécessairement interpellé plus d’un client : la seule présence de certains additifs — nitrites et nitrates, di-, tri- et autres polyphosphates — dont la dangerosité n’est plus à démontrer, suffisait à découvrir le pot aux roses.

Les produits ont toujours été industriels

Nous avons interviewé Abdelhak A. et Mourad O., respectivement pendant trois et quatre heures. Tous deux ont tenté de nous convaincre, en vain, de la qualité artisanale de leur charcuterie. La manœuvre consista essentiellement à focaliser notre attention sur les saucissons.

Concédant chacun peu ou prou, pour des raisons différentes, que tous les autres produits — au nombre de quarante-six — n’étaient pas fabriqués à la ferme, les associés s’échinèrent à nous persuader que ces saucissons étaient l’exception, car de facture artisanale : ils auraient été les premiers temps élaborés par l’éleveur lui-même, jusqu’à ce qu’un souci de santé affecte Abdelhak A. et contraigne le duo à sous-traiter leur production, devions-nous croire.

Mourad O. livrera une version toute différente : cette sous-traitance s’explique par une augmentation des ventes et donc de la demande. Confier le façonnage des saucissons aux Salaisons du Mont-Blanc aurait ainsi permis « de produire des volumes qu'[ils n’arrivaient] plus à produire à la ferme », écrira-t-il en réponse à un message privé sur Instagram et rendu publique par une influenceuse partenaire.

Tout cela est faux, comme nous permet de le constater la capture d’écran suivante tirée du compte Facebook de la boucherie Le Carré bio, dont Mourad O. fut le patron. Explications.

Si l’on en croit Abdelhak A., la fabrication des saucissons a cessé à la ferme aux alentours de l’un des deux aïds. Autrement dit, entre l’ouverture de la boutique en ligne début février 2021 et le 13 mai 2021, date de l’aïd al-fitr, ou le 20 juillet, celle de l’aïd al-adha, tous les saucissons étaient artisanaux et fabriqués à Fresse-sur-Moselle par le fermier lui-même.

Observons plutôt la date à laquelle cette photo a été publiée : le 22 septembre 2020. Soit environ quatre mois et demi avant les premières commandes online, quand la boutique en ligne n’existait pas encore.

Proposer à la vente les saucissons Bigard (Salaisons du Mont-Blanc) est un choix délibéré et arrêté avant même que le site marchand ne soit lancé et opérationnel. Le recours à la charcuterie industrielle a été et demeure au cœur même de la stratégie de Mourad O. Il n’est ni un accident ni un pis-aller.

Il faut le redire : grossiste en viande, Mourad O. s’est associé avec Abdelhak A., partenaire consentant, pour pouvoir écouler des produits industriels et prétendument halal, vendus par ailleurs à des bouchers, peu regardants. Pierre angulaire de cette entreprise peu orthodoxe, l’image du petit fermier devait convaincre les consommateurs musulmans de casser leur tirelire pour acheter cette charcuterie, qu’ils pensaient artisanale, saine et bien entendu… halal ; point qui fera l’objet du troisième volet de notre enquête.


Le recours à la charcuterie industrielle a été et demeure au cœur même de la stratégie commerciale de la e-boutique Le Fermier des Vosges. Il n’est ni un accident ni un pis-aller.
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Ramadan, Lidl et le blanc de poulet Fleury Michon qui rappelle le Maroc

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Le marché des consommateurs musulmans, particulièrement dans le domaine du halal alimentaire (halal food) ne s’est jamais aussi bien porté. Sa vigueur, objet de fantasmes chez les uns, de convoitises chez les autres, s’explique selon nous par une réalité qui tient en deux mots : « révolution sociologique ».

Révolution sociologique

Cette révolution sociologique est celle des communautés musulmanes, passées de femmes et d’hommes qui ont immigré en France avec leurs us et coutumes, notamment culinaires, à des musulmans nés en France, des musulmans autochtones, à l’habitus spécifique et nouveau, produit de leurs origines étrangères et de leur pays natal.

Lire – Les musulmans : quelle réalité économique ?

Ces derniers, musulmans du terroir, continuent de manger le couscous, le köfte ou le mafé de leur enfance tout comme ils jettent volontiers leur dévolu sur une bavette à l’échalote, une tartiflette ou encore un steak tartare et autres spécialités françaises, à un détail près : leur plat doit être halal ; autrement dit, ne comporter ni alcool ni viande de porc ou d’autre animal licite à la consommation non abattu selon les préceptes de l’islam.

Gros appétits et médiocrité

Ce syncrétisme joyeux, qui occupe depuis nombre d’années les sociologues, est tel qu’il s’est traduit ces dernières décennies en un marché économique à part entière, longtemps appelé « marché du halal ».

Lire – Halal food, un marché à conquérir de près de 1 000 milliards d’euros (infographie)

A l’origine, l’appellation « marché du halal » désignait, de façon elliptique, exclusivement le marché de la viande halal. Aujourd’hui, le halal alimentaire désigne bien plus le chariot de courses du consommateur musulman, lequel continue d’aiguiser l’appétit de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution. Jamais pour le meilleur, encore et toujours pour le pire.

Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter, quand le mois de ramadan pointe son nez, les catalogues dédiés des Carrefour, Auchan et autres Casino : charcuterie halal maquillée aux sulfites et autres additifs chimiques dangereux pour la santé, excès de sel, viande séparée mécaniquement, absence de certification halal, certification halal trompeuse, etc. En bref, de la malbouffe et du faux halal à tous les étals.

Côté communication, le constat est affligeant. Depuis l’excellente campagne publicitaire d’Isla Délice en 2010 et son « Fièrement halal », hormis les quelques rares spots publicitaires diffusés à la télévision, rien n’a vraiment changé : les acteurs économiques qui lorgnent sur le halal ne connaissent toujours pas les consommateurs musulmans qu’ils rêvent pourtant de conquérir.

Lire – Isla Délice : « Fièrement halal »

Le dernier exemple en date nous a été offert par Lidl. Chaque semaine, le hard discounter publie sur sa chaîne Youtube une vidéo promotionnelle intitulée « Quoi de neuf chez Lidl ? ». Le 6 avril dernier, quelques jours avant le mois de ramadan, l’enseigne tenta de séduire, comme tous les ans, sa clientèle musulmane en reprenant la mécanique de sa célèbre campagne «On est mal patron !».

Au téléphone, l’employé et son patron discutent du dernier prospectus de Lidl, intitulé « A la découverte des saveurs de l’Orient (sic)».

Catalogue ramadan Lidl

Vous trouverez ci-dessous leur échange.

« – Bah alors, allô patron !
– Bah alors, tu l’as le dernier prospectus de Lidl ?
– Bah oui, sous les yeux et il vaut le coup d’œil.

– Et dites patron vous vous souvenez quand vous avez été en vacances au Maroc ce que vous m’aviez raconté en rentrant ?

Oh tu parles si je m’en souviens d’un blanc de poulet fumé que j’avais mangé. J’en ai encore l’eau à la bouche rien que d’y repenser.

– Eh bien que diriez-vous d’aller voyager chez Lidl ? parce que parmi les nombreux produits halal que Lidl propose, j’ai repéré pour vous le blanc de poulet fumé halal Fleury Michon 100 % filet et pas besoin de marchander. Parce que non seulement le prix est déjà extrêmement bas. Mais en plus vous avez six tranches plus trois offertes.

– Oh pas besoin de marchander, je voudrais bien voir ça ?

– Oh c’est tout vu patron : 2 euros 80 les 270 grammes soit 10 euros 37 le kilo.

– Quoi ? Moins de trois euros les six tranches de poulet fumé halal Fleury Michon plus trois tranches offertes. Mais ils vont me tuer ! »

Le blanc de poulet fumé halal Fleury Michon, qui met l’eau à la bouche du patron rien que d’y repenser, disponible chez Lidl sans avoir besoin de marchander – on est n’est pas au Maroc, faut-il le préciser !–, le voici. Les Marocains apprécieront.

Fleury Michon, blanc de poulet pseudo halal

Associer le Maroc et sa cuisine à Fleury Michon, le roi du cochon, et ses produits industriels ultratransformés, il fallait oser. Absurde et consternant, mais ô combien symptomatique !

Restauration hors domicile : afficher l’origine des viandes est désormais obligatoire

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Après le scandale retentissant des lasagnes à la viande de cheval en 2013, l’exigence de transparence sur l’origine des viandes que nous consommons s’imposa dans le débat public.

Malgré les fortes réticences des industriels de l’agroalimentaire, l’indication de la provenance des viandes des plats préparés contenant au moins 8 % de viande est devenue obligatoire le 1er janvier 2017.

Volaille, agneau, mouton

Depuis mardi, c’est au tour du secteur de la restauration hors domicile de faire un pas vers plus de transparence : « À compter du 1er mars 2022, l’origine de la viande (porc, volaille, agneau, mouton) servie dans toute la restauration hors domicile (cantines, restaurants, restaurants d’entreprises) devra être indiquée, comme cela est le cas pour les viandes bovines depuis 2002 », précise le gouvernement dans un communiqué de presse.

Et d’ajouter : « L’étiquetage de l’origine des viandes devra mentionner le pays d’élevage et le pays d’abattage, qu’il s’agisse de viandes fraîches, réfrigérées, congelées ou surgelées. »

Les restaurateurs rejoignent ainsi les commerçants (les bouchers, par exemple) et les industriels qui ont l’obligation d’indiquer l’origine des viandes vendues fraîches ou présentes dans des plats préparés.

Vers un halal plus exigeant ?

Cette nouvelle mesure permettra aux consommateurs musulmans de constater que les viandes françaises sont très loin d’être les plus servies dans les restaurants s’affichant halal. Grande-Bretagne, Allemagne, Irlande, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Brésil, etc., les professionnels de la viande halal se fournissent massivement à l’étranger ; ce qui pose sérieusement question lorsque la viande provient de pays qui ont interdit l’abattage rituel.

Pour autant, s’agissant du halal précisément, ce qui importe c’est moins le pays d’origine que la certification : une viande provenant de Grande-Bretagne certifiée par l’organisme de contrôle et de certification HMC (Halal Monitoring Committee) sera assurément plus sûre qu’une viande provenant des Pays-Bas, qui de surcroît est certifiée par un organisme douteux ou commercialisée sans certification. Ajoutons qu’une viande halal française n’est pas de facto gage de qualité.

Cette obligation d’étiquetage, actée par la publication d’un décret au Journal officiel, pourrait avoir des effets particulièrement positifs sur le marché de la viande halal, si les consommateurs musulmans, alors plus vigilants, s’en emparaient : il sera par exemple plus difficile aux restaurateurs qui servent du faux halal belge ou néerlandais de continuer à faire croire que les viandes proposées à leurs clients sont bien halal.

Si les consommateurs musulmans s’en emparaient…

Halal et casher représentent en Pologne 30 % des exportations de viande

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Le halal en chiffres. La Pologne est devenue en quelques années, en Europe, un acteur majeur de l’industrie de la viande.

Selon un rapport datant de juin 2021 de l’Établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, plus connu sous le nom de FranceAgriMer, elle fut en 2020 « le premier fournisseur de viande de poulet devant la Belgique et les Pays-Bas ». Un quart des importations françaises de viande de poulet furent d’origine polonaise.

S’agissant du halal et du casher, les industriels polonais ont réussi à capter une clientèle d’une part attirée par des coûts de production attractifs, d’autre part, pour les Français, échaudée par les mesures restrictives décidées lors de la campagne présidentielle 2012, sur fond de polémique islamophobe.

Lire – Vers la fin de l’abattage rituel en France ?

Selon Jacek Zarzecki, président de l’association polonaise des éleveurs et producteurs de bovins de boucherie (PZPBM), cité par le site Notes from Poland, « environ 30 % des exportations polonaises de viande sont halal et casher ».

Autres chiffres intéressants : en 2019, les exportations de viande de boeuf ont représenté 6,7 milliards de zlotys, soit quelque 1,5 milliard d’euros, dont 2,2 milliards de zlotys provenaient de l’abattage rituel, selon Mateusz Fornowski, expert citant des données de Główny Inspektorat Weterynarii, principale autorité vétérinaire de Pologne.

La donne pourrait rapidement changer. Si les effets de la guerre actuelle en Ukraine sur le marché de la viande sont pour l’heure difficiles à mesurer, l’arrêt des exportations d’un géant comme l’ukrainien MHP (Myronivskyi Khliboprodukt), plus gros abattoir de poulets d’Europe, a eu un impact immédiat. « Cela a provoqué un déséquilibre incroyable. Les prix flambent en Europe. C’est une dinguerie ! », nous confiait cette semaine un professionnel du secteur.

Halal : Isla Délice toujours devant, suivi de Fleury Michon et Oriental Viandes

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Selon les chiffres rapportés début avril par le magazine spécialisé LSA, le chiffre d’affaires des produits halal en supermarché et en hypermarché est, en 2021, en augmentation de 2,9 % par rapport à 2020 — + 2,2 % en volume —, pour atteindre 309,87 millions d’euros. Après une année 2020 record,

Sans surprise, le leader Isla Délice caracole toujours en tête avec près de la moitié des ventes. Viennent ensuite très loin derrière Fleury Michon et Oriental Viandes. En quatrième position, Reghalal, propriété du volailler LDC, distance tout juste Isla Mondial, qui stagne par rapport à 2020. Les marques de distributeurs (Carrefour halal, Wassila, du groupe Casino, etc.) sont quant à elle en net recul.

  1. Isla Délice : 48 % de parts de marché, + 0,9 % entre 2020 et 2021
  2. Fleury Michon : 13,2 %, + 11,1 %
  3. Oriental Viandes : 9,2 %, + 3,1 %
  4. Reghalal : 6,8 %, + 11,8 %
  5. Isla Mondial : 6,6 %, =
  6. Marques de distributeurs = 5,8 %, – 8 %
  7. Autres : 10,4 %, + 8,4 %
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